II La rétinite pigmentaire

LA RETINITE PIGMENTAIRE
LE CAS DE LA TRANSMISSION LIEE AU CHROMOSOME X

  

Les origines

C’est une forme d’hérédité x – chromosomique récessive. L’un des gènes responsable de la maladie s’appelle le gène RPGR, les mutations de ce gène sont dans 70% des cas la cause d’une rétinite pigmentaire. La protéine responsable de la maladie codée à partir du gène RPGR appartient au réseau trans-Golgi de la cellule qui est impliquée dans la modification et le ciblage des protéines. L’allèle de la maladie se place sur une partie du chromosome X qui est absente chez le chromosome Y, ce qui explique l’impossibilité de la maladie chez la fille qui sera au pire des cas porteuse saine (on dit alors qu’elle est conductrice) car son deuxième X portera l’allèle dominant sain alors que pour le garçon, si il reçoit l’allèle récessif malade de la mère, le chromosome Y ne portant pas l’allèle dominant sain complémentaire, l’individu sera donc malade : la protéine synthétisée à partir de l’allèle récessif est non fonctionnelle et il n’y a pas de protéine normale synthétisée. Si leur X est normal ils ne seront pas atteints et donc non porteur de la maladie, on dit qu’ils ne sont pas conducteurs. Cela peut provoquer des formes très compliquées d’hérédité. Par exemple dans un couple si la femme qui est atteint par la forme X de RP donc qui est porteuse saine et son mari qui ne porte pas la maladie peuvent avoir un fils qui ne développe pas de RP et un qui peut être atteint. Mais leurs filles peuvent être porteuses et avoir elles-mêmes des fils qui auront 50 % de risque de développer la maladie et des filles qui, à 50 %, seront des porteuses saines. D’où la difficulté d’un diagnostic qui oblige à remonter plusieurs générations.

 
Deux signes sont caractéristiques des femmes conductrices :
la perte du reflet fovéolaire et l’irrégularité de la pigmentation maculaire.
Le gène en cause est situé sur le chromosome X. Ce gène a six exons (les exons sont les parties transcrites des gènes qui codent des protéines et code une protéine de 224 acides aminés qui contient un domaine discoïdine indispensable pour un développement normal de la rétine. Différentes mutations ont été décrites au niveau de ce gène. Cette protéine est exprimée dans les photorécepteurs et actuellement on ne comprend pas pourquoi à partir de cette expression dans les photorécepteurs on a cette affection oculaire.

Les conséquences

La rétinite pigmentaire (RP) est une dystrophie héréditaire de la rétine due à une perte des photorécepteurs (sur la périphérie de la rétine) et caractérisée par des dépôts pigmentaires visibles au fond de l’oeil. Parfois seuls les cônes sont affectés, ce sont les les cônes dystrophies
Les cônes peuvent être affectés en premier, ou secondairement à la dégénérescence des bâtonnets. Ce sont les cones-rod dystrophies. Les cônes et les bâtonnets servant a absorber la lumière pour former l’image à partir du cerveau, l’individu sera aveugle sur la périphérie de son champ de vision. Les premiers symptômes sont souvent des difficultés à voir de nuit ou au contraire, une gêne à la lumière du jour. Puis, la rétine va petit à petit se pigmenter de taches, d’où le nom de la maladie. Dans la rétinite pigmentaire, la perte de vue est graduelle et progressive. Jusqu’à la cécité, même si quelques malades gardent une petite partie de vision utile jusqu’à un âge avancé. Le problème peut se situer à n’importe quel endroit de la rétine, les cônes ou les bâtonnets, l’épithélium pigmentaire ou les systèmes très complexes de cellules qui convoient l’information des photorécepteurs jusqu’au nerf optique.

 

vision normale                                                                  vision «tunnel»

Les traitements

Aucun traitement n’existe cependant la découverte d’une biopuce peut aider les personnes atteint de cette maladie. Une puce électronique a été greffée derrière la rétine de trois patients atteints de rétinite pigmentaire, une affection qui entraîne la perte progressive de la vision, par dégénérescence des cônes et des bâtonnets. Les patients opérés par Alan Chow à l’hôpital Dulage de Winsfield (Illinois) ont bien supporté le greffon. La puce, qui mesure 2 mm de diamètre, se compose de détecteurs sensibles à la lumière, reliés à des électrodes métalliques qui imitent les photorécepteurs (cônes et bâtonnets) de la rétine. Sous l’effet de la lumière, la puce produit de l’électricité qui stimule les neurones de la rétine. Il faudra encore attendre plusieurs mois avant de savoir si la greffe est fonctionnelle, mais d’ores et déjà on peut affirmer que les images formées sur la rétine seront floues, car la puce ne contient qu’environ 3500 détecteurs de lumière, contre plusieurs millions de photorécepteurs dans la macula (partie de la rétine où l’acuité visuelle est maximale).